Le Mur, de Raymond Moretti
Séquence 1 : Au commencement… ce vide, il y a 15 milliards d’années, qui va
engendrer les particules et les trois premières minutes incandescentes
du temps à 10 milliards de degrés. La matière et la lumière de
l’univers sont engendrées. Si la première seconde est inaccessible
à la compréhension, la théorie relativiste d’Albert Enstein définit
la géométrie de cet univers en expansion. La théorie quantique
explore la nature intime du monde de l’atome. La faible densité
actuelle de l’univers – un atome par mètre cube- suppose une
expansion infinie. Séquence 2 : La vie… Les 92 éléments présupposés par Dimitri
Mendeleiev, fruits de la gestation des étoiles, s’organisent en
structures pré-biologiques complexes. Les vingt acides aminés de base,
il y a près de quatre milliards d’années, pour créer les organismes
vivants dans les eaux matricielles de la planète Terre, sont capables
de transmettre leurs caractères à leur descendance. L’ADN constitue
le matériau héréditaire de tous les organismes ; l’ADN est le
matériel dont tous les gènes sont faits. Sa forme de double hélice
est mise en évidence par Watson et Crick ; elle contient une
« transformation codée » que décrypte l’ARN. Au jeu du
hasard, par combinaisons de micro-organismes végétaux et animaux,
multiples et diversifiées vont proliférer dans les eaux et sur la
surface de la planète bleue. Séquence 3 : L’Evolution… Pour
évoluer, il est nécessaire de créer du nouveau, tout en restant
viable et capable de transmettre la nouveauté à la descendance. Avec
l’ouvrage L’Origine des espèces, Charles Darwin fut le vrai premier
théoricien du transformisme. Georges Mendel étudia les lois de l’hérédité
et de l’hybridation. La biologie moléculaire actuelle confirme ce que
les classifications morphologiques des paléontologues avaient supposées.
L’évolution biologique est un processus par lequel, au cour des âges,
se succèdent et s’engendrent, tout en variant, les espèces végétales
et animales. Les mutations résultent des processus de transformation de
certains gènes ; ainsi, par exemple, la forme du pied ou celle du
bassin favorise, la bipédie permanente chez les hominidés ;
ou encore, la création du pharynx anticipe l’avènement de la
parole… Séquence
4 : L’Humain Nés en Afrique, il y a plus de 6 millions d’années,
les Australopithèques, sont les ancêtres probables des
divers rameaux d’hominidés. Il y a 2,5 millions d’années, l’homo
habilis possède un cerveau de plus de 600 cm3, avec la présence
des aires du langage. Sont présentes le flexion de la base du cou et la
descente du pharynx. Carnivore et omnivore, il utilise des outils
manufacturés. L’émergence de la pensée a lieu il y a 1,5
million d’années avec l’Homo erectus :
le volume de son cerveau est de plus de 800 cm3. La symétrie est récente
dans ses outils biface et il a le sens du beau. Il y a 400000 ans, c’est la domestication du
feu. Celui-ci améliore les conditions de vie : c’est
est un lieu de convivialité, lieu de transmission des histoires
et des traditions culturelles. Il y a 100000 ans, les morts sont enterrés avec des
objets intimes, pour le voyage vers l’au-delà. Rite funéraire, prise
de conscience du temps, émergence de la pensée religieuse. Il y a 35000 ans, Cro-Magnon, l’Homme moderne, notre semblable, accède à la pensée symbolique : c’est l’avènement de l’art et de la volonté de représentation. La structure de la fresque de Raymond
Moretti « Le Mur » est composé en séquences ;
la première, illustrant les origines, la Genèse du monde, montre des
feuilles, représentant le monde végétal, et un magnifique rhinocéros
à deux têtes, résumé de toute la faune préhistorique ;
l’imposant crâne noir de l’homme de Tautavel symbolise la présence
de l’homme préhistorique sur la Terre ; ensuite, un creux fait
apparaître le feu. La deuxième séquence concerne le stade du paléolithique
supérieur, et l’expression de l’homme dans tous les domaines de la
création : ce sont « les temps modernes », avec
quelques figures célèbres représentant la culture, la créativité,
dans les cinq continents. Les visages sont esquissés ou dessinés à
différentes échelles : on discerne un cheval, puis des têtes,
successives et, parfois, mêlées, celles de Victor Hugo, Maurice Ravel,
Gustave Courbet, Louis Amstrong et Georges Méliès. Au-dessus de cette peinture dynamique, en mouvement,
traduisant l’histoire du monde et de l’homme, à l’aide d’images
colorées et éclatées, se trouve un étage abstrait, situé au-delà
de l’écriture, et composé de signes, de symboles. Cette fresque
murale, sorte de bande dessinée dépourvue de paroles, mais pas de
lettres (l’œuvre s’est d’abord appelée « Alphabet »),
comporte aussi des éléments en saillie ; il faut savoir que toute
la partie supérieure de l’œuvre (un mètre dans le plafond quand
elle se trouvait dans un sous-sol du Forum des Halles, à Paris),
n’a jamais été vue ; à Tautavel, c’est donc une création
inédite, qui est donnée à voir, pour…l’éternité ! Descriptif droite-gauche 1.Le temps de la préhistoire : Après
le buste de l’homme de Tautavel (450000 ans), un creux symbolise
l’apparition du feu. Les
feuilles, résumé de la flore préhistorique. Le
rhinocéros à deux têtes représente la faune préhistorique. Dans
la peinture rupestre, le mouflon préfigure la domestication du mouton. Vénus.
Le néolithique : les chasseurs-cueilleurs deviennent sédentaires. 2.Les temps modernes : Visage
de Victor Hugo (1802-1885), le poète épique de « La légende des
siècles ». Gustave
Courbet (1819-1877), peintre réaliste, célèbre par son tableau « L’origine
du monde ». Louis
Amstrong, Noir américain, musicien de jazz « nouvelle Orléans »
(1900-1910). Maurice
Ravel (1875-1935), musicien français, auteur du célèbre « Boléro »
(1928). Georges
Méliès (1861-1938), a inventé la fiction dans le cinéma, après les frères
Lumière, auteurs e reportages cinématographiques. 3.Abstractions sur le temps : La
pensée, représentée par le soleil, éclaire et interroge ses propres
origines. La
lumière du soleil, par la photosynthèse (suite de réactions déclenchée
par la chlorophylle, pigment vert qui
absorbe la lumière), permet le cycle de la vie : les plantes
fabriquent l’oxygène et nourrissent les animaux. 4. Ligne du temps : Le
langage es le support de la conscience humaine, et l’écriture conserve
vivante la mémoire de l’Histoire. 5.Les Lettres de l’Alphabet
et la Femme : Pour
les philosophes grecs de l’Antiquité (Platon, Pythagore), le monde des
idées permet de comprendre le sens du monde grâce aux mathématiques et
à la pensée. Lettres :
l’alphabet sert à écrire, à nommer et à expliquer le monde. La
femme, à la fois « origine de l’homme » et « avenir
de l’homme ».
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