LA VENUS   de   MAILLOL

 

 

 

            Vénus n'est pas la statue préférée de Maillol, mais c'est celle de toutes ses œuvres, qui lui a demandé le plus long travail. Elle occupe la place de la Loge à Perpignan. Quant à la naissance de cette statue de un mètre soixante-seize et au modèle qui servit à la sculpter, quelques auteurs nous en donnent une idée précise.

            Maillol se confie à Henri Frère : "J'étais parti d'un dessin, d'une chose très large… Je voulais arriver à donner dans la statue cette grandeur. J'appelais cette figure "l'Eté". Au début, c'était très réussi. Ça faisait un torse magnifique avec la tête penchée. Je l'avais arrangée avec une draperie, ça faisait un effet inouï. Rodin trouvait ça épatant. Ensuite, je l'ai perdue. En poussant mon travail, je l'ai abîmée. Alors, je l'ai changée et j'en ai fait une Vénus. On ne fait pas toujours ce que l'on voulait faire…" (1). H.Frère cite R. Rey: "Je ne crois pas que la sculpture contemporaine ait créé deux figures d'une plénitude égale à la grande Vénus que Maillol façonne depuis près de dix ans sans se résoudre à l'achever. Il en a cent fois modifié la ligne, insatisfait chaque fois. On comprendrait combien ce labeur est énorme et subtil en comparant les différents états par lesquels cette statue a passé, s'acheminant chaque fois vers un sentiment plus ample et plus religieux".

            Pour René Puig: "Il est particulièrement curieux de savoir que Maillol avait gardé très longtemps la statue dans son atelier sans se résoudre à la terminer. Les jambes et les bras ne lui convenaient pas. Il attendait une inspiration... le trait de génie : une longue patience !" Puis l'auteur laisse parler l'artiste : " J'ai attendu quinze ans la ligne des jambes de ma Vénus, quinze ans j'ai mis du plâtre… je l'ai enlevé… j'en ai remis… j'ai regratté. Peine perdue ! Un beau jour, après quinze ans de ce travail toujours recommencé, toujours inutile, avec de longues périodes de silence, au retour de Banyuls, devant la statue que je n'avais pas vue depuis six mois, la ligne m'est apparue, brusquement… Elle semble pourtant bien simple ! (…) Il ne lui manque que les bras. Ils sont faits dans ma pensée. Je n'ai plus qu'à les placer. Encore quelques jours de travail et l'œuvre est finie. Dans quel geste ? Très simple : bras levés et arrondis. Vénus met un collier. Il faut qu'elle donne une impression harmonieuse, une statue est une construction architecturale. Tout se suit. Tout se tient. Regarde ces lignes." Maillol fait tourner l'œuvre inachevée, effleurant le plâtre de ses mains. "Voici le plus beau, dit-il en suivant les lignes du flanc droit. Il est très difficile de faire une femme debout." Maillol ajoute en considérant son œuvre: "Ce n'est pas encore ça. Ce n'est jamais ça. Une Vénus devrait être la perfection. Mais tu sais, la perfection ! (…) Cet équilibre que tu constates en faisant tourner la statue, je ne l'ai réalisé qu'au prix d'un travail extraordinaire." (2)

 

            Bertrand Lorquin donne quelques précisions sur le torse : "Il commence par faire le torse, sans bras ni tête, dont il fait un moulage, qu'il reprend et retravaille en plâtre. Maillol le réalise d'après un modèle dont il existe de nombreux dessins. Le stade du torse correspond à une œuvre en soi. Il date de 1918. C'est peut-être l'un des plus aboutis de son œuvre." (3)

            Quant au modèle, R.Rey écrit en 1928, à propos du visage de la Vénus : "On a l'impression que Maillol fut, en ce point, un peu contraint, un peu "ravi" par la vétusté naturelle d'un modèle non seulement plein d'une olympienne grandeur, mais dont le visage offrait sans doute une exquise beauté. Henri Frère précise : "Ce modèle, nous le connaissons. Une jeune catalane venue de l'autre côté de la frontière était entrée au service de Maillol. Thérèse fut pendant plusieurs années le modèle du sculpteur et, à la fin de sa vie, il en conservait le souvenir le plus vif. Il me disait devant un de ses dessins : "C'est la petite Thérèse, voyez-vous…Elle était très gentille. Elle était longue, avec un dos admirable et de bien belles jambes. Elle avait une tête d'une beauté divine, les plus beaux yeux que j'aie jamais vus. Des yeux très doux, longs, de vrais yeux de biche. C'est avec elle que j'ai fait la tête de Vénus. Thérèse vit toujours parmi nous avec ses deux enfants. Elle ignore peut-être que ses traits, immortalisés dans le bronze, éclairent désormais le cœur de notre cité. Et pourtant, elle fait déjà partie de la troupe divine de ces servantes devenues déesse qui, telle Gabrielle de Renoir, sont entrées vivantes dans la légende." Dans l'article du Républicain - du 9 janvier 1950-, nous apprenons que le modèle, d'après Lucien Maillol, est de Ripoll, en Catalogne.

 

            Vénus paraît dans de nombreuses expositions; nous retiendrons la plus célèbre, le Salon d'automne de 1928. Judith Cladel, R.Jean, P.du Colombier, C.Zervos, T.Sisson et A. Le Normand-Romain nous font partager leur admiration. J.Cladel compare la Vénus à une déesse - elle est située au rez-de-chaussée dans la rotonde d'entrée, tandis que le Balzac en bronze de Rodin est à l'étage, au sommet du grand escalier: "C'est la plus dramatique, la plus fiévreuse des formes pétries par le génial statuaire. (…) Vénus, elle, lumineuse et galbée comme une colonne grecque, s'érige dans la blancheur du  gypse frais. Elle est simple comme la beauté, sûre de soi; elle est auguste et familière, majestueuse par la noblesse de sa stature et accessible par le sourire de son délicieux visage; elle a la candeur fière de jeunesse qui se sait d'avance victorieuse. C'est une déesse mais avant, c'est une femme créée pour l'amour et le désir; en un mot, c'est celle que Maillol aime et admire dans le secret de son âme d'artiste". (4)

            RENE Jean considère la Vénus comme une reine: "N'y aurait-il au Salon d'automne cette année que la Vénus de Monsieur Aristide Maillol, que l'existence de ce salon justifierait pleinement. Cette statue est un authentique chef-d'œuvre, fruit de nombreuses années de méditation et de travail. La sensation de force grave et dominatrice, l'espèce de rayonnement souverain que donne cette statue, dressée parmi d'autres, au centre de la rotonde, est tel que tout s'évanouit devant elle comme la brume devant le soleil." (5)

            Pour C.Zervos, la Vénus est le symbole de la perfection: "Dans l'image de la déesse qui porte toutes les perfections, l'artiste a voulu s'élever à la beauté qui ne se préoccupe plus que d'elle-même. Que ce soient les proportions, les formes exprimées en toute la sérénité de l'âme, le modelé large et pur du corps, le dessin discret mais d'une riche matière, qui sollicite la lumière, ou bien les grâces générales et la profonde allégresse du sentiment, tout y est si parfait, satisfait si complètement l'esprit et l'œil que l'on est longtemps à se demander par quel prodige l'artiste est parvenu aux limites de ce qu'il est permis à l'art de réaliser." (6)

            Un critique, comparant l'œuvre principale des salons de 1928 et de 1929, rend hommage à la Vénus, en notant dans Le Temps du 5 novembre 1929: "Nous avons eu, l'an passé, la Vénus d'une si belle plastique et d'une exécution si sensible de Maillol; nous avons, cette année, le Cerf aux écoutes de Pompon."

          Le Normand-Romain s'attache à la Vénus au collier: "Au Salon d'automne de 1928, Maillol présente une Vénus parée d'un collier qu'elle soulève avec une coquetterie qui n'affecte en rien la sérénité classique de son visage; un léger contrapesto anime sa silhouette d'un rythme musical, encore plus évident dans la version sans collier car il semble alors se prolonger jusque dans les belles mains inversement symétriques qui ne retiennent que le vide." (7)

Maillol a fait "deux versions de la Vénus, avec et sans collier. Sur le plâtre original, la jeune femme porte un collier avec lequel ses doigts jouent. Ce collier n'apparaît pas sur la fonte de bronze, ce qui change toute la signification du geste; P. Bouille y voit même "un mouvement de pudeur effarouchée".  (8)  Parmi les œuvres préparatoires, le sculpteur exécute également une femme à l'écharpe "qui reprend le même jeu des mains, mais, cette fois, autour d'un châle", écrit Bertrand Lorquin.

 

Dix exemplaires existent de cette statue; celui qui retient notre attention est, bien sûr, celui de la Place de la Loge, à Perpignan.

Le fondeur Alexis Rudier tire quatre exemplaires à la fonte au sable. Une Vénus avec collier se trouve à la Tate Gallery à Londres (exemplaire non numéroté). Le musée des Beaux-arts à Lyon possède une Vénus sans collier. Cette pièce était auparavant "avec collier", celui-ci ayant été supprimé par le musée en question. Un autre exemplaire d'une Vénus au collier est la propriété du City Art Museum de Saint-Louis aux Etats-Unis. Enfin, une Vénus sans collier est à Kunsthalle, à Brême, en Allemagne. (9)

Quatre autres tirages sont le fait de C.Vatsuani, fondeur, utilisant des cires perdues. Une Vénus au collier se trouve au musée des Beaux arts de Zurich en Allemagne; deux autres sont dans des collections privées, l'une en Suisse et l'autre en Suisse rhénane. Enfin, la dernière a connu une mésavanture, comme celle de l'Action enchaînée ou du Monument à Cézanne.

A l'automne 1936, André Bruère, ministre de France en Grèce, demande qu'une belle œuvre française soit mise à la disposition de sa légation pour faire connaître et admirer à Athènes "un beau morceau moderne d'art français." La décision est prise d'envoyer un Maillol. L'artiste propose un bronze de sa Vénus acquis le 11 janvier 1937. La statue est expédiée rapidement, Jean Zay, ministre de l'Education nationale, devant se trouver à Athènes en avril. Un an plus tard, on apprend que la statue a été reléguée dans un endroit inaccessible par le nouveau ministre à Athènes: sa nudité scandalisait les dames d' Athènes. La Vénus sans collier est rapatriée et attribuée au musée Lautrec à Albi, le 28 juillet 1938.

 

Lucien Maillol offre une Vénus sans collier en bronze à la municipalité de Perpignan. Après la fonte de la statue surgissent les problèmes d'installation, et ensuite, de protection et d'entretien.

C'est par lettre que Lucien Maillol fait ce don à Perpignan. La statue doit impérativement occuper la place de la Loge sur le lieu précis où s'élève la fontaine. Ce don est lié à quelques conditions: arrangement des façades des magasins autour de cette place, prise en charges des frais de fonte et de la mise en place de la statue par la municipalité. (10). Le conseil municipal, réuni le 29 décembre 1948, accepte le don.

Par testament, A. Maillol a laissé à la ville de Perpignan sa Vénus et a cité comme exécuteurs testamentaires, son fils Lucien et M. Montpellier, collectionneur.

Des tractations s'engagent entre Alexis Rudier, fondeur, demeurant à Malakoff d'une part, et le maire de Perpignan d'autre part. A. Rudier confirme le prix fixé en 1948 pour la fonte de la Vénus, soit 650000F. Quelques mois plus tard, en octobre, il annonce que la statue est prête à l'enlèvement, son poids étant de cent vingt kilos.

Le maire, M.Depardon, se réjouit de la célérité avec laquelle ce travail particulièrement délicat a été exécuté. Il donne toutes les instructions à la maison Mitjaville pour qu'elle se charge de l'enlèvement et du transport à Perpignan.

Le lendemain, le marché pour la fonte est passé entre Félix Depardon, maire, autorisé par délibération du conseil municipal, et A. Rudier.

 

Avant l'installation de la statue, il reste à régler les problèmes de son environnement direct. Le conservateur du musée prévient l'ingénieur, sous couvert du secrétaire général, que le conseil municipal ayant voté les crédits pour le paiement de la fonte de la Vénus, il est nécessaire de mettre en demeure M. Lerner de faire la façade de son magasin conformément au désir exprimé par le donateur. Le maire informe donc M. Lerner.

Le 19 avril 1950, la commission des Beaux-arts se réunit pour fixer les modalités de l'éclairage de la statue. Le président propose d'éclairer indirectement à l'aide de projecteurs la statue et la Loge elle-même. Le problème posé par le puits artésien déjà en place amène une proposition: déplacer la statue. Lucien Maillol écrit à M.Vives, et lui rappelle que cet endroit précis est l'emplacement idéal pour le bronze et que la municipalité ayant accepté, cette statue ne peut en aucun cas être déplacée.

L'Indépendant et Le Républicain commentent l'événement. L'Indépendant du 4/1/1949, annonce: "La belle Catalane est arrivée." La Vénus est appelée ainsi pour la différencier des autres Vénus. Assistent à la cérémonie, les représentants de la municipalité, M.Vives artiste peintre et André Montpellier, critique d'art et conseiller artistique de la ville. Le Républicain, le 9/1/1950: "A propos de la Vénus de Maillol" parle de la belle Catalane. Lucien Maillol précise que son père considérait la Vénus, avec la Pensée, qui orne l'hôtel de ville, comme les figures les plus parfaites de son œuvre. Il souligne que la statue sera érigée lorsque les conditions d'esthétiques et d'harmonies ambiantes seront réunies. Mais dans son éditorial du 11 mai 1952, L'Indépendant conteste l'emplacement de la Vénus, qui, selon lui, gêne la circulation du centre ville, et propose en échange d'embellir l'entrée des Platanes.

H. Frère ne semble pas de cet avis. Il écrit, "Maillol aimait pour ses statues des endroits tranquilles et silencieux où leur beauté rayonnât dans le calme (…) Cependant, il est certain que, d'ordinaire, le sculpteur ne recherchait pas la place la plus en vue ou la plus prestigieuse (…)il faut reconnaître que là où elle est, elle fait bien. On pouvait craindre le pire. On peut déplorer encore le désordre et l'incohérence des devantures qui l'entourent. Et pourtant, sa seule présence a eu pour effet d'en atténuer le disparate. La petite place y a nettement gagné. Elle paraît plus grande, plus calme et plus harmonieuse. Ses proportions et sa lumière même ont changé, comme si la statue répandait l'harmonie autour d'elle. Et elle la répand en effet. Il n'est pas jusqu'à l'animation joyeuse de six heures, cette marée, ce flux de vie, ce va-et-vient d'une jeunesse tout occupée de jeux et de manœuvres amoureuses, qui ne s'accorde au doux rayonnement de Vénus." (article cité,p.284)

 

René Puig écrit, au sujet de l'emplacement: "Le sculpteur avait choisi cet emplacement et désirait que sa statue surmonte simplement la vieille fontaine à laquelle depuis bien des générations, les Perpignanais sont venus remplir leurs cruches. Il aurait voulu que la fontaine continuât à couler en modifiant le socle pour recevoir son œuvre."  (art.cit.,p.29)

Cette statue, après avoir subi les intempéries et le vandalisme, est restaurée de nombreuses fois.

Le 23 mai 1957, la commission des Beaux-arts se réunit pour décider de la construction d'une vasque dans le but de protéger la statue. Le docteur Argelliés indique que, conformément au désir exprimé par la commission, ses services procèdent à l'étude d'un projet établi en accord avec l'héritier du nom. Lucien Maillol remercie vivement, dans une lettre destinée à M.Vives, conservateur, du 12 juin 1957.

Par L'Indépendant du 19 juillet 1958, on apprend: "Barbouillage nocturne", la Vénus barbouillée est découverte par deux agents qui effectuent leur ronde.

En mars 1968, le conservateur du musée Rigaud alerte M.Paul Alduy, maire de Perpignan. Il a reçu de Lucien Maillol une lettre demandant à ce que la Vénus soit très rapidement restaurée, la patine étant abîmée par un liquide corrosif, qui attaque le bronze. En outre, la statue ne peut être restaurée que par un spécialiste. Le conservateur parle des "hautes valeurs de la Vénus, qui est un des joyaux artistiques de notre cité", et demande au maire de répondre favorablement et rapidement à la requête de Lucien Maillol.

En mars 1987, la Vénus est partie pour une troisième restauration. Un journaliste écrit dans L'Indépendant du 7 décembre 1987: "La Vénus de la Loge a accouché d'un mystère." Sur le socle de la statue partie en restauration, se trouve une grande chrysalide vert bronze. Le journaliste termine son article par "C'est beau, c'est grand, c'est noble, et ça n'est pas cher car spontané, bénévole, anonyme."

Par une lettre -datée 30/12/1987,document du musée Rigaud-, Dina Vierny répond au journaliste en question par l'intermédiaire du directeur de L'Indépendant. Elle est indignée que l'on puisse avoir de l'humour en une telle occasion, car il s'agit bien de vandalisme passible de prison. Elle menace: si cela devait se reproduire, la Vénus ne serait plus monument public.

Dina Vierny fait part de son indignation au docteur Bernard Nicolau. La Vénus est atteinte en vingt et un endroits. Elle sera à nouveau installée sur la place, le 29 janvier au matin. D.Vierny donne rendez-vous à neuf heures du matin sur cette même place et se livre ensuite à un commentaire sur le vandalisme et ce que risquent les vandales. Elle demande qu'une campagne de presse soit faite à Perpignan, qu'un système de sécurité avec caméra et sirène d'alarme soit installé, que des rondes de jour comme de nuit soient assurées par la police, et que soient plantés autour du socle comme protection, des figuiers de barbarie. Elle est d'accord pour déplacer la statue dans un patio ou un hôtel particulier.

A cette lettre du 13 janvier 1988, B.Nicolau répond qu'il comprend la colère et l'amertume de Dina Vierny et la rejoint. Il se documente sur les possibilités de protection, il pense faire une étude et la lui communiquer.

Une note de service du 31 janvier 1989, à l'attention de M.Ascola, Directeur général des services techniques, stipule qu'il est indispensable, pour la sécurité de la Vénus, de faire placer, avant le 5 février 1989, des buissons épineux aux pieds de la statue. En novembre, une étude est établie concernant l'installation d'un système de protection par une entreprise, "Les Techniques de communication".

L'Indépendant salue le retour de la Vénus par quatre articles. Le premier paraît le 7 janvier: "Inventaire: une cure de rajeunissement pour la Vénus". Depuis neuf mois absente, Vénus est restaurée pour la troisième fois. L'article se termine par: "une statue au cœur de la ville, ça se respecte". Le 30 janvier: "Elle est revenue…", Vénus atteinte par les intempéries et le vandalisme est revenue, et elle figure sur la photographie du journal entourée de M. Alduy, sénateur-maire, de M.Claude Barate, premier adjoint, de conseillers municipaux et de D.Vierny. -photo de Jean Roig-. Le premier février: "Le retour de la Vénus", et enfin, le 4 février: "La légende du socle" sont les deux derniers articles relatant l'heureux événement.

 

En septembre 1994, M.Jean-Paul Alduy, le nouveau maire, écrit à Dina Vierny que l'ancienne municipalité a adopté le principe de protection et de restauration de la Vénus, mais la convention n'est pas signée. La mairie se propose de soumettre une nouvelle délibération au prochain conseil municipal, autorisant à signer une nouvelle convention. Il propose à D.Vierny, qui sera à Banyuls le 4 novembre pour le cinquantième anniversaire de la mort de Maillol, de venir signer officiellement cette convention. Marie-Claude Valaison, conservateur du musée Rigaud, fait part à l'adjoint du maire de Perpignan de l'inquiétude de Dina Vierny, qui n'a pas reçu de réponse à sa proposition de refaire à ses frais la patine de la Vénus, et cela dans le cadre des manifestations du cinquantième anniversaire de la mort de Maillol. D.Vierny accepte de venir à la mairie de Perpignan, le 3 novembre 1994, à 17 heures, pour signer la convention.

 

La presse -L'Indépendant, en particulier-, du 28 septembre 1994 parle de cette quatrième restauration. "Vénus se fait belle pour Maillol". La réfection est assurée par Dina Vierny. Vénus a été confiée à un employé spécialisé appartenant à la fondation Godart, à Paris.

 

Monique COMPAGNON

 

 

 

Ce texte est extrait de la thèse universitaire de Mme Compagnon- elle définit ainsi sa démarche:" J'ai essayé de faire le portrait de l'homme dans l'histoire, portrait de l'artiste en l'installant dans ses lieux de vie qu'étaient Marly et Banyuls. J'ai montré son amour pour le Roussillon à travers son œuvre. Mais, hélas, ce ne fut pas qu'une histoire d'amour: j'ai abordé les problèmes rencontrés lors de la réalisation de ses statues, au moment des deux guerres et à sa mort. Il y a bien sûr tous les hommages, qui lui ont été rendus…"

 

 

 

Notes:

 

 

(1) H. Frère, La Vénus de Maillol -Tramontane-1950,page 283.

(2) René Puig, Maillol, sa vie misérable et glorieuse, Tramontane, 1965.

(3) Bertrand Lorquin, Aristide Maillol - Skira, Genève - 1994.

(4) Judith Cladel, Maillol, sa vie, son œuvre, ses idées- Paris, Grasset - 1937.

(5) Jean René, Galerie d'estampe, Paris, Braun.

(6) H.Frère, article cité.

(7) A.Lenormand Romain, I.Cahn, J.L.Daval, B.Lorquin, Dina Vierny, L'ABCdaire de Maillol -Paris, Flammarion - 1996.

(8) P.Bouille, Maillol, la femme toujours recommencée- Paris, Eole- 1989.

(9) (10) documents du musée Rigaud de Perpignan (lettres…)